Dans le cadre des ateliers de Saint-Charles, Alain AGAT scénariste, écrivain, documentariste est intervenu sur « la représentation noire dans le cinéma en France ».

Alain AGAT nous livre une vision lucide et documentée, de l’image du Noir dans le cinéma français.

Il questionne cette représentation depuis le début du cinéma en France (1895) jusqu’à nos jours. De nombreux stéréotypes y sont repris, véhiculés dans un enfermement sombre qui évolue peu, au gré des marqueurs sociaux et identitaires de la période (ex avec mai 1968, fin de la censure, le rôle de la femme noire évolue dans le cinéma, elle passe du rôle d’esclave à celui de l’amante ou la maîtresse).
Alain Agat regarde par le petit bout de la lorgnette, celui qui n’a pas été exploré auparavant y compris par les plus grands réalisateurs qui mettent en scène les Noirs : c’est le regard dans la posture du Noir, l’immigré, le colonisé, le Noir de quartier, la diversité plus largement.
Alain a souligné le rôle important que Marseille a joué dans la représentation noire dans le cinéma français car la ville était la porte des colonies. Les premiers noirs étaient filmés à Marseille, en extérieur, quand les scènes d’intérieur étaient filmées en studio à Paris.
C’est à travers le film ‘La haine’ de Mathieu Kassovitz, qu’Alain nous invite à analyser cette représentation noire :
– la 1ère apparition du héros noir du film montre le corps noir demi-nu, musclé et reluisant sous la lumière du projecteur. On est dans la représentation du corps noir stigmatisé dans l’imaginaire.
– représentation stéréotypée de la famille noire : problème d’argent, fils aide par son activité de dealer, la drogue, le père absent, la famille nombreuse.
Peu de films sortent des clichés précités.
Il nous propose un exercice de dramaturgie (l’art de susciter un drame) utilisé également au théâtre. Il s’agit d’ analyser un film à travers une grille de lecture.
– l’exposition (qui est qui et qui fait quoi ?) : c’est la partie qui présente les héros et les personnages secondaires
– le fait déclencheur
• l’intrigue
• les obstacles (interne, externe, externe d’origine interne ) ; ils font la qualité de la dramaturgie
– la résolution / le dénouement.