La Virée à Paname second article.(2013)

La Virée à Paname second article.(2013)

ALARCON Alicia - AUDOUIN Camille    1 ère S5

 15.12.2013  

La Virée à Paname

Nous avons assisté au festival tous courts d’Aix. Le film a été réalisé en France en 2013 par Carine May et Hakim Zouhani. C’est une fiction de vingt-trois minutes.

Ce court métrage présente un jeune homme de vingt ans, Mourad, vivant dans la cité des Courtilières à Patin. Passionné de théâtre et d’écriture, il rêve de devenir artiste. Très discret, personne autour de lui ne connait sa passion, excepté son grand frère, à qui il se confie dans l’histoire. Alors qu’il assiste à un cours, son professeur lui apprend que le soir même a lieu une réunion sur le thème d’un atelier d’écriture. C’est l’occasion pour lui de dévoiler son œuvre encore innachevée. Sur le chemin du retour, très enthousiaste et motivé, il fait de cette rencontre son principal objectif. Cependant de nombreux obstacles qui se mettent en travers de son chemin vont le retarder tout en l’oppressant. Tout d’abord, sa mère lui demande d’assister au repas de mariage de sa tante en insistant sur le fait que la famille est plus importante que tout autre chose. Mais, déterminé, il lui tient tête et décide de suivre son projet initial. Après avoir décliné les propositions de sorties de ses amis de quartier, une nouvelle encombre jalonne son trajet. Une connaissance est en panne de voiture et lui demande son aide. Marquant quelques instants de réticence, il cède et pousse le véhicule. Il reprend alors la route mais fait de nouveau une rencontre. Une amie l’interpelle et une discussion autour d’une glace le retarde encore. Parvenant à poursuivre son itinéraire, il arrive enfin devant la porte de la salle de réunion. Très hésitant, une profonde crainte l’oblige à rebrousser chemin. Il ne se sent pas à la hauteur, doute de ses travaux et pense faire mauvaise impression, sentiment accentué par son retard. Ainsi il se dirige vers les berges de la Seine, lieu propice à développer les idées de tout écrivain. Mais en panne définitive d’inspiration il quitte les lieux et retourne auprès de ses amis. Alors, la présence de ces-derniers à ses côtés le ressource et il reprend aussitôt son écriture.

Tout au long du film les réalisateurs ont voulu montrer l’hésitation grandissante de Mourad face à son rêve par l’accumulation d’obstacles mais aussi par l’utilisation de nombreux gros plans. En effet, nous pouvons facilement ressentir le doute et la peur qui se lisent son visage lorsqu’il arrive à la porte de la salle de rendez-vous. L’éclairage sombre accentue le fait que le personnage est totalement déstabilisé et son enthousiasme disparu. De plus, lorsqu’il est assis sur les bords de Seine, la caméra reste immobile. C’est un plan fixe dénotant le manque d’inspiration de Mourad. L’angle plat utilisé simultanément (la caméra se situe à la même hauteur que le personnage) fait partager au spectateur son ressenti et son état émotionnel. Dans ce passage, c’est Mourad qui se déplace progressivement vers la caméra jusqu’à sortir du champ de vision. Cet effet accentue son sentiment d’énervement à cet instant, où en plus de l’absence d’inspiration, il cherche à mettre fin à la curiosité inopportune d’un homme qui veut savoir ce qu’il écrit.

Enfin les réalisateurs ont voulu montrer l’espoir et la joie retrouvés lorsque Mourad retrouve ses amis. Pour cela, ils ont utilisé un plan rapproché suivi d’un gros de son visage pour montrer que l’inspiration renaît peu à peu jusqu’à la satisfaction d’écrire. Sur ce dernier gros plan, on peut lire sa détermination. Parallèlement, cet effet est accentué par un effet de lumière, son visage étant alors très éclairé et rayonnant. Les spectateurs comprennent ainsi qu’il a enfin compris que sa source d’inspiration était auprès de son entourage. Il a accepté sa situation sociale qu’il rejetait au début en pensant que la cité l’étouffait et constituait un frein à son écriture.