"L"de Sébastien Taochy ; Atelier d’écriture - visite du camp des Milles (2013-14 1ère S4)

"L"de Sébastien Taochy ; Atelier d'écriture - visite du camp des (...)

Une salle en forme de L. Une salle froide, lugubre et sale. Mais une salle en forme de L. L comme Liberté. Une pensée pour cette Liberté. Cette Liberté imaginée, rêvée et espérée. Mais une Liberté disparue. Une Liberté confisquée, une Liberté interdite. Inaccessible, cachée. Cachée derrière ces piliers. Des piliers droits, des piliers fiers. Des piliers de marbres, et d’autres en uniforme. Tous alignés, immobiles, le regard dans le vide, permettant la tenue de cet ensemble. L’écart d’un seul, l’effondrement de tous.
Une salle en forme de L. Une salle froide, lugubre et sale. Mais une salle en forme de L, lieu de vie de centaines d’Hommes. D’hommes, de femmes et d’enfants. Ou d’enfants, de femmes et d’hommes. Tous réunis sous ce même toit, dans cette salle en forme de L. Laurent, Lucie, Ludovic ou Laurie. Des inconnus dans cette salle en forme de L. Mais liés entre eux et à la pièce. Liés pour toujours. Liés par la peur. Liés par l’angoisse. Liés par la mort.
Une salle en forme de L. Une salle froide, lugubre et sale. Mais une salle en forme de L. L comme Lumière. Mais une Lumière disparue, et l’Espoir avec, chaque jour un peu plus. Et à sa place, l’Obscurité. Des fenêtres opaques. L’Obscurité. Le jour ou la nuit, plus de différence. L’Obscurité. Les Ténèbres. Le Noir. Le Noir de l’uniforme. Le Noir de la crasse sur le pilier. Le Noir lié à la peur. Le Noir lié à l’angoisse. Le Noir lié à la mort. Le Noir dans cette salle en forme de L.