Ecriture d’une nouvelle : Le dernier aveu de Martijn-Avril 2008

Ecriture d'une nouvelle : Le dernier aveu de Martijn-Avril (...)

Lorsque Martijn posa sa besace sur le banc, il ne remarqua pas qu’une charmante jeune fille l’observait depuis son entrée dans l’auberge. Il commanda le potage et dépensa sa dernière monnaie. Martijn était sur la route depuis déjà quelques semaines : des mois auparavant, il avait décidé de consacrer sa vie à la religion. Depuis son plus jeune âge, il était apprécié par tout son village et connu dans toute l’Amérique latine. Les jeunes filles l’aimaient secrètement et les jeunes hommes l’enviaient. Rien ne lui manquait : l’amour de ses parents, la réussite scolaire et la beauté. Après avoir savouré son repas, il s’installa dans l’écurie et s’endormit rapidement sachant que le lendemain serait une journée de réussite : son voyage s’achèverait au lac Titicaca.
À l’aurore, il prit la route, ne se doutant pas que la mystérieuse jeune fille de la veille le suivait discrètement. Tandis que le soleil était au zénith, le silence se brisa par un cri porté au loin. Martijn, alerté, rebroussa chemin afin de se porter en aide. La jeune fille, à terre, se plaignait d’une douleur à la cheville. Le jeune homme, pris d’affection par la demoiselle, l’aida à monter sur sa monture. Au bout de quelques heures, ils virent le soleil se refléter sur l’eau sur lac. Ils s’arrêtèrent dans le premier village venu pour soigner la blessure de la jeune fille. La nuit tomba et les deux voyageurs s’installèrent chez un couple de paysans.
Martijn commença à mieux connaître Solia. Epuisée, elle s’endormit immédiatement. Martijn s’installa à côté d’elle et resta un moment à l’admirer.
Son teint pâle, son souffle cadencé et ses cheveux clairs, lui donnaient l’air d’un ange. Ses pensées se bousculaient, il commençait à douter de ses sentiments. La religion lui interdisant toute relation, il les chassa. Les jours passèrent et les sentiments de Martijn évoluèrent. Solia, de son côté, essayait timidement de lui montrer son amour.
Un matin, sachant qu’il ne pourrait pas lutter contre ses émotions, Martijn décida de prendre la route, espérant tout oublier à travers la foi. Lorsque Solia se réveilla, elle fut surprise de ne pas retrouver Martijn. Inquiète, elle demanda à tout le monde s’ils ne l’avaient pas aperçu. Découragée par les réponses négatives, elle tenta sa dernière chance chez un vieil homme :
« Excusez-moi, je suis à la recherche d’un jeune homme. Il se pourrait que vous l’ayez vu.
 Elle commença sa description et laissa réfléchir le vieillard :

Il se peut que ce soit le jeune homme que j’ai vu partir à cheval, ce matin à l’aurore, vers cette direction.
Il pointa du doigt un chemin caillouteux. Solia, face à cette réponse inattendue, ne put s’empêcher de montrer sa joie et son soulagement. La réaction de la jeune fille attendrit le vieil homme et sa curiosité le gagna :

Serait-il votre amoureux ? » Dit-il en souriant.
Elle se sentit rougir et ne sut quoi répondre. Elle lui répondit un simple « oui ». Déterminée, elle partit sur ces mots. Après de longues heures de marche, elle s’arrêta dans un village, pour trouver un endroit où dormir. Sa surprise fut immense lorsqu’elle aperçut Martijn. Elle se dirigea vers lui mais ne put le retrouver. Peut-être était-ce un mirage ?
 Solia sentit une main se poser sur son épaule et reconnut immédiatement Martijn. Il fut surpris et lui demanda la raison de sa venue ici. Après lui avoir tout avoué, il haussa des épaules. Il lui répondit qu’elle devait arrêter de le suivre puisqu’il n’avait aucun sentiment pour elle. Après ce mensonge, il la laissa seule et retourna chez son hôte. Elle resta immobile un instant, puis prit une décision capitale. Par chance, le lendemain un marché se tenait sur la place du village. Elle s’y dirigea et s’acheta des vêtements masculins et un couteau. Elle se changea et d’un geste décidé, elle se coupa les cheveux. Elle se cacha dans la forêt, attendant l’arrivée de Martijn. Après des heures d’attente, elle entendit les sabots contre les cailloux. Elle fit exprès de chuter, coupant le chemin à Martijn. Celui-ci descendit de sa monture, pour lui venir en aide. Un sourire s’afficha, il se remémorait de bons souvenirs.
 Solia, qui prit une voix masculine, lui demanda s’il était un religieux.
Etonné, il l’affirma, alors Solia se confessa sur des fautes, qu’elle n’avait pas commises. Elle l’implora, pour faire pardonner ses pêchés, de lui servir de valet. Sous cette demande, Martijn ne put refuser. Elle lui mentit sur son identité, prétendant s’appeler Salim. Au fur et à mesure que les jours passaient, les deux personnes devinrent amies. Pour Martijn, la compagnie de Salim lui rappelait l’amour impossible qu’il portait à Solia. Une après midi, alors que les deux amis étaient en promenade, ils entendirent des pas derrière eux. Martijn se retourna et fit face à un brigand. Celui-ci lui donna un coup qui le fit tomber. Il se dirigea ensuite vers Solia, apeurée. Il brandit une dague vers elle et lui demanda de l’argent. N’en n’ayant pas sur elle, il alla pour la poignarder mais Martijn s’interposa entre eux. La dague tomba et le brigand s’enfuit. Martijn était à terre et se crispait de douleur. Solia s’agenouilla près de lui. Ses larmes ne cessaient de couler. Martijn respirait de plus en plus difficilement. Solia criait à l’aide mais personne ne l’entendait. Dans un souffle, qui fut son dernier, Martijn avoua :
« Pardonne-moi, je n’ai pas su te rendre heureuse Solia, je t’aime. » Solia hurla de douleur et de tristesse, se jetant sur le corps, à présent inerte, de son bien aimé. Périn Pauline et Zarbaz Nawal
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