Ecriture d’une nouvelle : Le dernier amour de la princesse Clotilde-avril 2008

Ecriture d'une nouvelle : Le dernier amour de la princesse (...)

Le dernier amour de la princesse Clotilde Fin

Lorsque la princesse Clotilde, probablement la fille la plus extravertie du royaume, fêta son 20ème anniversaire, elle réalisa par le biais d’un livre, que beaucoup de choses lui avaient échappé. A la mort de son premier et unique amour le prince Emmanuel, lors d’une bataille , remplie de tristesse, elle décida de renoncer définitivement à l’amour. Ces deux raisons la poussèrent à quitter le château pour partir s’installer en pleine forêt .Avant elle écrivit une longue lettre à son père, lui disant de ne pas s’inquiéter pour elle ni de partir à sa recherche. Elle mit quelques heures à atteindre un cabanon abandonné qu’elle avait aperçu à de nombreuses reprises lors de ses ballades à cheval. La cabane s’élevait au centre d’une forêt. Elle était entourée de nombreux arbres tels que des platanes et des sapins. La princesse Clotilde profita pleinement de cette sérénité et de cette indépendance dont elle n’avait jamais pu profiter avant. Elle avait pris l’habitude de se débrouiller seule depuis qu’elle avait quitté le château. Elle partit en balade dans la montagne voisine pour y découvrir les environs et y ramassa quelques fleurs pour embellir sa cabane. Puis la princesse Clotilde eut une idée : elle se construirait une autre maisonnette dans la montagne où le paysage lui semblait plus agréable. Lorsqu’elle commença l’édification de la chaumière elle rencontra un ancien garde du palais qui l’aida. Ils passèrent environ un mois ensemble, jusqu’à ce que le garde l’ayant assez séduit, lui avoua :

 Je… Je dois vous avouer quelque chose, dit-il en bafouillant, ce n’était pas un hasard si nous nous sommes rencontrés. 

 Comment ça ? Lui demanda-t-elle surprise

 En fait, je vous ai cherchée sur ordre de votre père pour vous convaincre de revenir au palais. Après vous avoir retrouvée j’ai essayé de me lier d’amitié avec vous pour avoir plus d’influences sur vous.

 Vous vous êtes servi de moi ? Vous m’avez menti ? De toute façon si je suis partie c’est pour une bonne raison et je ne compte pas revenir au château juste parce que mon père le désire ! Maintenant allez vous-en, je ne veux plus vous voir.

 Mais… Votre Altesse…

 Silence ! Allez vous-en !
Vexée que ce garde, qu’elle considérait comme un ami, se soit servi d’elle, elle continua la construction de la cabane toute seule. Elle envoya une lettre à son père lui avouant qu’elle était déçue qu’il puisse penser qu’elle ait besoin de quelqu’un pour la servir et l’aider. Cependant elle lui donna de ses nouvelles et lui proposa un rendez–vous dans la forêt. Elle espérait qu’il vienne mais, en même temps elle redoutait sa venue car elle savait pertinemment qu’il essayerait de la convaincre de revenir. Le jour venu, présente sur le lieu du rendez-vous, elle attendit patiemment l’arrivée de son père. Mais ce dernier ne vint pas. Au bord des larmes, elle retourna dans sa cabane, pour y réfléchir calmement. Pleine de tristesse, elle reprit la construction de sa cabane. Après un mois de travail acharné, elle avait enfin fini sa masure. Le garde, déçu d’avoir révélé son intention à la princesse emprunta un cheval et de beaux vêtements au roi, espérant que, déguisé en prince, elle voudrait rester avec lui ou rentrer au château…La princesse était en train de déménager ses affaires quand elle entendit un bruit de pas. Elle saisit un bâton pour se défendre et alla dans la direction du bruit. Elle aperçut un magnifique cheval blanc qui se désaltérait dans la rivière. Derrière lui il y avait un prince aux allures majestueuses. Il portait un pantalon noir et une chemise blanche sous une veste bleue. Autour de son cou se dressait une large fraise blanche. Le prince ayant entendu du bruit se retourna et aborda Clotilde.

 Excusez-moi ? Auriez -vous un bout de pain pour mon cheval s’il vous plait ?
La princesse alla chercher les restes de pain et les lui tendit.

 Qui êtes vous ? Lui demanda-t-elle poliment.

 Je suis le prince Philippe IV, fils de Jean-Paul II et neveu de Hugo VI.

 Enchantée Votre Altesse ! Je m’appelle Fanny. Voulez vous que je vous offre un verre d’eau ?

 Oui, ce serait avec plaisir. Merci. Ils discutèrent pendant plusieurs heures devant les braises du feu lorsque la princesse lui avoua :

 Je ne suis pas une simple paysanne : je suis la princesse Clotilde, fille du roi Adrien Ier. Je vous ai menti parce que j’avais peur que vous révéliez l’endroit où je me cachais et je ne veux pas regagner le château…

 … Moi aussi je vous ai menti : je savais que vous étiez le princesse et mon but était de vous faire revenir au village car votre père s’inquiète pour vous.

 S’il s’inquiétait vraiment pour moi il serait venu au rendez-vous que je lui ai proposé ! De plus, si vous exécutez ses ordres c’est parce que vous ne me croyez pas capable de me débrouiller seule vous non plus. Vous venez de me rappeler la petite fille gâtée que j’étais autrefois. Puisque c’est comme ça allez -vous en ! Et le garde s’en alla, regrettant l’erreur qu’il venait de commettre. Pendant plusieurs semaines Clotilde resta seule. Elle ramassa du bois et le mit au sec car il allait bientôt pleuvoir. La princesse passait ses après midi allongée sous le grand cerisier en fleurs dont le parfum l’apaisait. Un jour, alors qu’elle rentrait car il commençait à faire nuit, un paysan l’accosta.

 Excusez moi mais vous n’auriez pas vu un chien noir et blanc passer pas là ?

 Non je suis désolée. Pourquoi c’est votre chien ?

 Oui : j’étais en train de cultiver mes carottes lorsque j’ai entendu un bruit sourd qui venait de la montagne, j’ai pris mon animal et je suis allé voir d’où venait cette sonorité. Tout à coup, il y eut un autre bruit et mon chien partit en courant, cela fait une heure que je le cherche et je ne l’ai toujours pas trouvé. En plus je suis perdu.

 Voulez-vous rester ici cette nuit ? Lui proposa-t-elle aimablement. Le paysan accepta et ils durent partager le seul matelas de la maisonnette. Elle se leva tôt pour préparer le petit-déjeuner à son hôte. Le paysan aida la princesse à nettoyer le jardin et ils allèrent s’allonger ensemble sous le grand cerisier. Clotilde qui appréciait beaucoup ce paysan si aimable, lui proposa de rester avec elle car il est vrai qu’elle commençait à se sentir seule. Le « paysan », après sa troisième tentative, était heureux d’ enfin pouvoir rester avec la princesse. Malheureusement Clotilde commençait à être fatiguée, à ne plus vouloir rien faire. Elle avait du mal à respirer et passait ses journées à tousser. Un jour alors qu’elle ramassait les feuilles mortes dans le jardin, elle tomba lourdement à terre. Le paysan accourut et s’agenouilla à ses côtés.

 Je suis désolée : je vais mourir et je n’ai pas pu profiter de la vie avec toi. Si seulement…

 Chut, économise- toi. L’interrompit le paysan.
Elle ne pourrait plus bouger et elle le savait.

 J’ai peut-être trop voulu profiter de la vie et voilà où j’en suis, murmura la princesse, j’aurai dû rester au château. Je vais rejoindre mon premier amour : le prince Emmanuel, mais je laisse derrière moi le prince Philippe IV, toi l’aimable paysan dont je ne connais pas le nom, mon père et ma mère dont je n’ai eu aucune nouvelle depuis mon départ et … Elle ne put finir sa phrase car la mort était déjà là. Le garde essaya de retenir ses larmes, mais voir que ce visage qu’il avait tant aimé depuis des années n’exprimait plus aucun sentiment le troubla. Il se jeta à terre et hurla de chagrin. Il pensa « alors c’est bien vrai : les meilleurs partent les premiers » il regarda une dernière fois la princesse et retourna au château en pleurs. Marine Durando et Laure Laletta-Balini (2nde6)