Critique du court métrage Houle sentimentale (2013)

Critique du court métrage Houle sentimentale (2013)

Nous nous sommes rendus à Aix-en-Provence le vendredi 06 décembre 2013 pour le Festival du cinéma tout court au cinéma le Mazarin.

→ Présentation :

Houle sentimentale est produit en 2013, a été réalisé et scénarisé par Tom Boccara en Belgique. Le court métrage appartient au genre de la fiction et a une durée d’environ 19 minutes. Le directeur de la photo est Nastasja Saerens et les interprètes sont Léticia Vetrano et Danny Ronaldo. Pour finir, le producteur d’Houle Sentimentale est Mediadiffusion/IAD (Institut des Arts de Diffusion).

→ Synopsis :

Dans un monde enneigé, une jeune femme, se fête son anniversaire, toute seule, confinée dans une roulotte à la décoration originale. Le passage d’un camion et de son conducteur fait subitement basculer son univers. Dans cette houle des sentiments, sur un fond sonore de chants de baleines, d’orques et de sirènes, le monde va se transformer en épopée intérieure. Emportée par la houle, au plus proche des sentiments, les personnages aux « caractères » originaux ou encore loufoques sont en accord avec le paysage et le temps : ils sont tous ’’givrés’’. Un univers à l’humour décalé, Houle sentimentale de Tom Boccara ose l’extravagance et l’absurde sans tomber dans le ridicule. Un film singulier et tendre qui révèle déjà une sensibilité à fleur de peau.

→ Analyse :

Dans ce court métrage, il y a un fort décalage entre la bande son dans la scène du restaurant par exemple. En effet, au départ l’héroïne est littéralement focalisée sur la mélodie que jouent les musiciens qui la berce et l’enivre puis, petit à petit, ce fond sonore se transforme en bruits de la mer, de chants de baleines, ce qui est tout à fait hors contexte par rapport aux images de la scène. L’héroïne est comme complètement déconnectée de la réalité : elle est dans un lieu aux allures de fonds marins : des coquillages en guise d’assiettes, des verres à pied sous forme de dauphins, ce qui rappelle de toute évidence le titre du court métrage la houle : un mouvement d’ondulation de la mer. Elle est immergée au cœur de ses sentiments et de sa pensée, cela renforce donc bien l’univers atypique dans lequel est plongé le personnage. De plus, la non présence de dialogue est sujet à faire naître chez le spectateur un sensation de calme, de songe et de rêverie, on donne au spectateur le libre arbitre de sa pensée. Cependant le spectateur reste dans le doute, il ne sait pas quelle est la réaction qu’il doit adopter face à ce court métrage et ce personnage déconcertant de la jeune femme : doit-il rire ou bien pleurer ?

Au niveau des mouvements de caméra on assiste à de nombreux « Travellings », ce qui traduit de nombreux déplacements notamment sur les visages des personnages quand l’héroïne rencontre l’homme qui vient subitement la sortir de sa caravane. En effet, ces déplacements de la caméra renforcent le côté vif des actions, comme si c’était le spectateur qui assistait à cette scène "d’échange".

Les cadrages sont eux aussi très dynamiques et variés : dans la scène du restaurant il y a des plans serrés’ sur les visages des musiciens. Le réalisateur veut donc très certainement insister sur les personnages très caricaturaux qu’ils représentent, ce qui crée une certaine alternance avec les plans larges présents dans la fin du court métrage lorsque on a une large prise de vue sur la neige et le l’environnement glacial dans lequel vivait l’héroïne.

Pour finir, les couleurs, elles, sont très contrastées, elles ne sont pas semblables à la réalité (pastel etc...) mais plutôt dites criardes. En effet, c’est dû à cette lumière très claire qui permet donc de mettre en valeur les personnages hauts en couleur dans cet environnement maussade, neutre, banal et triste (couleur blanche de la neige).

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Article rédigé par ROUX Clémence et GARNEAUX Lucie.