Tullio Pinelli , complice cinéma de Federico Fellini se remémore les mécanismes qui ont esquissé le premier succès du réalisateur italien

La strada

est un film de 1954 qui valu un Oscar Hoolywoodien ( du meilleur film en langue étrangère , institué pour la première fois lors de cette édition) en 1957.

« Chaque année, de Rome, je me rendais à Turin pour revoir les lieux, la famille, les parents. À l’époque, l’ autoroute du soleil n’existait pas, on roulait à travers les montagnes. Et sur l’un des cols de montagne, j’ai vu Zampanò et Gelsomina, c’est-à-dire un grand homme tirant un chariot avec une grande tente sur laquelle était peinte une sirène et derrière, une petite femme poussant le tout. Alors quand je suis rentré à Rome, j’ai dit à Federico : "J’ai une idée de film". Il a dit : "J’en ai eu une aussi" .

Poétique à souhait, la relation tendre et turbulente entre Gelsomina et Zampanò se mêle à l’arrivée du Matto (le Fou) qui fait voir à Gelsomina le monde autrement... à peine.

Au théâtre Toursky, Gelsomina , jouée il y a presque 70 ans par la muette Giulietta Masini est ici incarnée par l’actrice Marie-Joséphine Susini.

Elle habille ou vit son personnage d’une montagne de mots, de mots de tous les jours pour dire les jours sans... des mots de gorge pleine jusqu’à vomir de rage, l’espoir et le désespoir, le silence de ne pas être aimée, respectée, regardée, oubliée.

L’actrice a offert un monologue plein de dialogues de Zampano’, Il Matto et de Lei Gelsomina pour nos lycéens marseillais, grâce à l’Institut Culturel Italien et à la compagnie de l’ami Richard Martin.

Dans ce teatro della vita sur une route fellinienne, l’actrice et nos élèves de terminales du lycée Montgrand se sont entendus comme larrons en foire, l’émotion partagée des deux côtés du palcoscenico... nous a-t-il semblé.

PhU