La sapience et la sapidité tout comme le savoir et la saveur dérivent d’une étymologie commune. L’origine des mots semble nous rappeler que la sagesse se confond avec l’art de goûter. En effet, le choix d’un aliment procède d’une logique du corps, d’une apologie de la maitrise et d’une orientation existentielle. La faim exige, la culture transpose. Les besoins demandent à être transfigurés. Ainsi à partir de la nécessité de manger, il s’agit d’émerger les plaisirs, d’inventer des saveurs, de transformer, d’associer, d’apprêter, de cuire… afin que la jouissance dépasse les désirs. La diététique est un moment de l’édification de soi et de son humanité… L’élève qui réfléchit, cogite, pense, est doublé d’un enfant qui renifle, salive et goûte. « Un enfant peut très bien comprendre que quand il mange, il accomplit non seulement un acte biologique, mais aussi un acte culturel (…) Ce que l’enseignant devrait apprendre, pour pouvoir l’enseigner à l’enfant, c’est un mode de connaissance qui relie. » Ainsi pour rendre l’intelligence gourmande et suivre une éthique de la reliance comme suggérée par E. Morin dans l’extrait cité (Enseigner à vivre, p. 77), il est proposé aux premières un petit déjeuner équilibré. Ils comprendront que les sciences sont déterminantes pour leur développement et leur santé. Ce sera l’occasion aussi de découvrir au contact de Mme Perez Cheffe de cuisine accompagnée de tous ses collaborateurs que tous les personnels de la cité scolaire sont au service de leur réussite. En effet sans l’aide de la cuisine et de ses agents cette activité n’aurait pas été possible.