Témoignage Timothée C. 2020 : ENS Paris-Saclay

Témoignage Timothée C. 2020 : ENS Paris-Saclay

Bonjour,

Je vais ici raconter plus en détails certains points de ma scolarité en prépa, que je vais regrouper suivant plusieurs grandes parties.

Le passage du lycée à la prépa
Au lycée, j’étais l’élève moyen, avec de la réserve c’est-à-dire que je n’ai jamais été « à fond », sûrement à cause de mon intérêt limité pour ce qui été enseigné. Arrivé en prépa, j’ai été pris d’assaut par la quantité importante de choses que j’étais « censé » avoir déjà fait au lycée et que je ne maîtrisais pas. J’ai cependant réussi à corriger ces défauts grâce à l’aide de mes professeurs qui ont pu reprendre certains points, et grâce au saint Wikipédia.

Ma méthode de travail
Elle a mis du temps à se mettre en place car comme c’est quelque chose de très personnel, chacun met plus ou moins de temps à trouver la sienne. Après 3 ans de prépa, j’ai maintenant une méthode générale pour travailler, qui consiste principalement à découper son emploi du temps (hors cours) en un ensemble de tâches relativement courtes à faire (1h grand max par tâches). Ça me permet de rester motivé en ayant le sentiment d’avancer de manière productive, et de bien gérer la charge de travail. Mes professeurs m’ont bien aidé à développer cette méthode dans la mesure où toute l’équipe pédagogique est à notre écoute, et donc les professeurs peuvent répondre à nos questions très rapidement (par mail ou en échange direct du type Discord) et donc ne pas nous laisser bloqués dans notre incompréhension d’un point de cours. Je considère vraiment mon évolution comme linéaire, dans la mesure où j’ai réussi à garder le même cap pendant mes 3 années de prépa. Et donc même s’il y a toujours une petite chute dans la compréhension du cours à chaque début de nouveau chapitre, le niveau moyen reste en augmentation.

La gestion de mon temps de travail
Le soir, j’ai rarement travaillé plus tard que 22h, ce qui fait en moyenne 1h30 de travail par soir. Cela permet de m’assurer des nuits complètes (ou presque), car le sommeil est l’une des choses les plus importantes dans la vie (et oui !) car un élève fatigué en cours est un élève non productif. Au final, après c’est au cas par cas, mais des nuits de 7h30 en moyenne sont suffisantes, le tout couronné d’une alimentation relativement correcte et de vitamines (type fruits pressés) ou café, et c’est parfait !
Pour le week-end, je travaille généralement le samedi matin, puis je fais un break jusqu’au dimanche matin, où je travaille tranquillement un peu toute la journée mais pas à un rythme excessif (généralement, je consacrais mon dimanche à faire des fiches car c’est un type d’apprentissage qui fonctionne pas mal sur moi). Ce break d’une après-midi me permet de m’aérer, de sortir, de faire du sport, de voir du monde, et tout ça, c’est ultra important pour le moral (et pour la condition physique !). Pendant les vacances, en période normale, je fais une semaine complète de break et je m’y remets la deuxième semaine. En période d’examen (type concours blanc), je fais une pause que pendant le week-end, et je m’y mets le lundi, mais à petite dose (pas plus de 4h de travail par jours). Ça peut paraître beaucoup en terme d’heures de travail mais il faut souligner qu’on est en prépa, et donc l’objectif reste les concours donc le mieux est de travailler régulièrement et de ne pas trop compter ses heures. Il faut simplement être honnête avec soi-même et cerner au plus vite les choses qui ne sont pas claires afin de les corriger.

L’état d’esprit par rapport à la classe
La prépa est une deuxième famille. Pendant ces 2 (voir 3) années, on est avec les mêmes personnes, et les mêmes professeurs. On passe même largement plus de temps avec nos professeurs qu’avec notre propre famille. En ça, le groupe m’a permis de rester motivé, et m’a parfois aidé quand je ne comprenais pas certains points. Chaque étudiant appréhende la chose différemment, pour ma part, je suis plutôt un travailleur solitaire, c’est-à-dire que j’aime travailler en groupe, mais avoir ma dose individuelle de choses à faire. Beaucoup d’élèves travaillent constamment en groupe, et ça se passe très bien pour eux. Après, il ne faut pas perdre de vue que les concours sont une épreuve individuelle, donc quand on travaille en groupe, il faut bien veiller à être lucide sur son niveau personnel, pour ne pas le confondre avec le niveau des autres.

Ma 5/2
J’ai décidé de faire une autre 2 ème année car (je m’autorise aujourd’hui à le dire) je suis ambitieux, et l’école que j’ai eue en 3/2 (l’ENSMM Besançon) ne me convenait pas et je voulais mieux. Pourquoi mieux alors que toutes les écoles d’ingénieurs conduisent à l’obtention du même diplôme ? Tout simplement pour pouvoir se servir de la réputation de l’école pour accéder à de meilleures entreprises très tôt (en venant ajouter un bon réseau à ses compétences) et ainsi me permettre de monter mon entreprise plus tôt.
J’ai donc khûbé, et la 5/2 a été très productive car c’était la première fois que je redoublais et j’ai pu débloquer mes plus grosses lacunes à force de travail organisé. La 5/2 est quand même difficile pour le moral car on voit la majeure partie de ses amis être tranquilles en école pendant qu’on est encore sur la même chaise en prépa.

Mon intégration
Les concours se sont déroulés plutôt bien, j’ai été admis à deux écoles, les Arts et Métiers, et l’École Normale Supérieure Paris-Saclay. Mon attrait pour la recherche et la possibilité d’intégrer de grands bureaux d’études en recherche et développement m’ont ainsi poussé à choisir l’ENS, et j’y suis aujourd’hui, dans le département en Génie Mécanique.

Conclusion
Ces 3 années ont été une expérience formidable, j’y ai rencontré des amis, et des professeurs géniaux. Mes compétences en analyse et en rigueur scientifique y ont étés améliorées (plus que je n’aurai pu l’imaginer) et cela m’a permis d’intégrer la première école européenne au classement de Shangaï.

Si je peux donner un dernier conseil à un élève hésitant :
Regarde jusqu’où peuvent aller tes rêves et regarde les étapes que tu dois franchir pour y parvenir. Maintenant comprend que les classes préparatoires ne sont pas insurmontables et que tu pourras n’en tirer que du positif. Une fois que t’es en prépa, ne t’arrête pas avant la ligne d’arrivé, ne t’essouffle pas trop tôt non plus, et reste focus sur tes objectifs.

Bon courage !