Notre lycée occupe un espace qui auparavant faisait partie d’un grand domaine. Celui-ci s’appelait la Bouquière. Il appartint jusqu’en 1609 à la famille de François Bouquier, consul de Marseille. A cette date , il vendit la propriété à Guillaume du Vair, premier président du parlement de Provence. Ce dernier la débaptisa pour lui donner le nom de « la Floride ». Il en fit sa résidence d’été et y accueillait ses amis. C’est ainsi que le poète Malherbe et le philosophe Gassendi ont foulé le sol de la Floride quelque 450 ans avant nos élèves.

De 1622 à 1731, elle est successivement revendue et successivement rachetée par des aristocrates exerçant des fonctions dans la magistrature, sauf pendant 22 ans entre 1697 et et 1719, où elle appartint à un négociant. Puis de 1731 jusqu’au 20ème siècle, elle sera successivement le domaine de plusieurs familles bourgeoises.

Ce qu’était la bastide anciennement la Bouquière au temps de Guillaume du Vair, il nous est maintenant difficile de l’imaginer. Ce domaine autour du vallon des Aygalades était un merveilleux site, « un véritable paradis terrestre » d’après les témoins de l’époque. La nature était luxuriante grâce aux nombreuses sources qui sourdent de toutes parts. Cette propriété a d’abord été morcelée au 19ème siècle par l’établissement de la voie ferrée, puis plus près de nous par la construction de l’autoroute. La demeure a été au cours des siècles maintes fois restaurée. Pourtant depuis le 17ème siècle la frise du linteau de la porte fenêtre du 1er étage qui portait l’inscription : Florentem florem florida flora fleat (que la flore floride pleure la fleur qui ici fleurissait" est restée.
Le domaine a finalement disparu par l’extension de la ville au nord et la zone industrielle. La bastide a subsisté jusqu’en 1962 et a servi un temps de centre d’apprentissage. Elle a été démolie pour permettre la construction du LP.