Racine(s) est un projet mené en partenariat avec le Ballet Preljocaj et l’IRSAM. 

L’IRSAM est l’Institut Régional des Sourds et Aveugles de Marseille. L’institut pour jeunes déficients visuels Arc en Ciel a pour mission d’accompagner des enfants et des adolescents déficients visuels dans leur parcours de vie, scolaire et professionnel afin de leur permettre une autonomie, l’ouverture sur le monde extérieur, la poursuite d’une scolarité dans les meilleures conditions, la construction de leur projet professionnel et leur épanouissement pour une intégration sociale réussie.

Tous les élèves ont vécu 4 ateliers de pratique de danse contemporaine avec Aurélien Charrier, intervenant du ballet Preljocaj à partir de début novembre. Le premier atelier a été proposé séparément aux deux groupes d’élèves afin de poser les bases du projet et mettre à l’aise les élèves. Lors de ce premier atelier, les élèves de Cézanne, voyants, ont porté un masque sur les yeux afin d’avoir un ressenti proche de l’expérience des les élèves d’Arc en Ciel.

Les ateliers suivants ont été réalisés en commun afin de proposer une petite restitution sur scène au mois de décembre au lycée Cezanne devant les familles.

Le projet s’est conclu le mercredi 18 janvier par une visite sensorielle du Pavillon Noir et une rencontre avec les danseurs du Ballet Preljocaj Junior. Les élèves ont découvert le CCN, découvrir son histoire, en mesurer la taille, les proportions et les matériaux grâce au toucher.

Dans le studio, les danseurs se sont présentés, portant des costumes d’anciennes pièces du répertoire d’Angelin Preljocaj.

La première étape pour les élèves a été de découvrir avec les mains et les différents sens disponibles, autre que la vue, les costumes en essayant de les associer aux pièces dansées qui venaient de leurs être présentées. Un premier échange verbal s’est installé, afin d’expliquer les costumes (volumes, matières, ressenti...)

Ensuite, par petits groupes de deux ou trois, les danseurs ont fait évoluer, bouger, danser les élèves en manipulant leur corps, puis les rôles se sont inversés. Chacun, élèves et danseurs, ont pu vivre un très beau moment de partage autour de la danse.

Bilans élèves :

« Je pense que l’expérience de l’altérité est une chose très importante à étudier, car elle nous permet de comprendre les différences et les similitudes entre les individus et les cultures.Cela nous a aider à développer un sentiment de respect et de compréhension pour les autres, ainsi qu’à éviter les préjugés et les stéréotypes. »

« Le projet était trop bien, on a ressenti la danse d’une autre façon quand on avait les yeux bandés. Le fait d’avoir fait une chorégraphie avec eux était intéressant et cela m’a émue de les voir s’épanouir et aimer danser. »

« Les yeux bandés, nous avons tous oublié le regard des autres, et ainsi, nous nous sommes lancés pleinement dans la recherche de mouvements et de sensations. »

« J’ai été très émue lors du goûter. À la rencontre des enfants , j’ai été touchée parce que je trouvais injuste que je puisse les voir et pas eux. Cela m’a fait reconsidérer le monde, mais sans la vue, et cela m’a fait très étrange.J’ai compris ensuite que ce que je percevait comme une grande injustice était aussi leur force. »