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— Le
Bassin Sud-Provençal était un
bassin étroit, la largeur du bassin est de 10 à 15 km et la profondeur d’eau n’excède pas 150 à 200 m, allongé suivant une direction Est-Ouest dont l'âge varie du Cénomanien au Santonien soit un laps de temps compris entre – 100 Ma et – 84 Ma.
— Ce
bassin est limité par deux terres émergées : au nord, par le bombement durancien bordé par une plate-forme carbonatée peu profonde, au sud par le massif émergé appelé « Massif Méridional ». La terminaison sud de la plateforme, au Turonien supérieur (~90 Ma) dans le secteur de Cassis, correspond à la Couronne de Charlemagne, directement au contact du bassin
s.s. Les calcaires blancs, en falaises, sont caractéristiques de cette plate-forme.
— Le bassin s.s. comportait au sud des édifices deltaïques dont le plus typique est le Bec de l’Aigle au sud de La Ciotat. Ces édifices s’adossaient plus au sud contre des terres émergées, sans doute à forts reliefs, appartenant probablement à un élément de socle détaché en avant du «Bloc Corso-Sarde» et nommé «Massif Méridional». Un tel massif, soumis à l’érosion, était le pourvoyeur de sédiments silicoclastiques vers les deltas et, au-delà vers le nord, vers le bassin
s.s. sous la forme de resédimentations terrigènes. Les roches en falaises de couleur ocre-roux sont caractéristiques de ce bassin.
— D'un point de vue sédimentologique, les écoulements ont repris du matériel calcaire (en gris) issu de la plate-forme carbonatée au nord et ayant généré les resédimentations carbonatées, ou du matériel silicoclastique (en brun) issu des deltas au sud et ayant généré les resédimentations terrigènes. Le secteur du belvédère du Sémaphore correspond à peu près au cœur du bassin où se sont mêlés les apports respectifs de la plate-forme carbonatée et des deltas (d’après Floquet et Hennuy, 2003 et Hennuy, 2003).
— Le bassin est ainsi sous l'influence épisodique de ces deux pôles :
- au nord, un pôle carbonaté alimente la sédimentation, sous l’action de processus gravitaires, en blocs calcaires (olistolites), en clastes de plus petite dimension formant des brèches calcaires et même en particules de sable carbonaté conduisant au développement de calciturbidites ;
- au sud, un pôle terrigène est la source d'une sédimentation détritique aussi contrôlée par des processus gravitaires initiés sur les pentes des foresets deltaïques.
— À ces apports s'ajoutent la sédimentation autochtone dans le bassin issue de transports tractifs par des courants sous-marins (calcarénites quartzeuses) ou par la décantation de particules fines (faciès hémipélagiques du Cénomanien à Turonien inférieur : talus des falaises soubeyranes à Cassis).
— La distribution spatiale des différentes unités permet de reconstituer l'histoire du bassin sud-provençal. Le bassin sud provençal, étroit, allongé suivant une direction ouest-est, est similaire à des
bassins pyrénéens de même âge. L'ouverture de ces bassins en transtension (décrochement avec un composante d'extension) est à mettre en relation avec la
dérive sénestre de la plaque ibéro-briançonnaise par rapport à la plaque Europe du Lias au Santonien.
— Pour plus d'informations, consulter la page grands événements
consacrée au
rift pyrénéo-provençal et celle consacrée à la
phase orogénique pyrénéo-provençale.