Simon Sieger 2014

Dans le cadre du Printemps du Livre de Cassis intervention du musicien Simon Sieger vendredi 21 février de 8H à 10h au CDI avec la classe de 4E

Dans le cadre du Printemps du Livre de Cassis, Simon Sieger est intervenu au CDI avec une classe de 4° en présence de leur professeur de musique madame DELOURME et à l’instigation de madame SPACEK, professeur de français de la classe pendant deux heures dans le but de préparer les élèves au concours d’écriture organisé à la semaine de la rentrée du 10 au 14 mars.

La séance s’est déroulée en deux parties

Dans un premier temps, Simon SIEGER est remonté aux origines du jazz en mettant en relief l’importance dans le jazz de l’improvisation.

Puis dans un second temps les élèves ont écrit en suivant le procédé « cut up  ».

Pour commencer, en introduction, Simon SIEGER a joué un premier morceau. S’en est suivi la question suivante :qu’évoque pour vous cette musique ?

A 8 heures du matin, les élèves de 4°E sont d’abord surpris pour ne pas dire endormis, un peu intimidés puis ils se réveillent : les réponses fusent : pour certains, ce morceau évoque « un appel de chasseurs », « la musique d’un enterrement », « celle d’un dessin animé » et pour finir un élève pense reconnaître un air de jazz.
En fait cette musique jouée est beaucoup plus ancienne que celle du jazz. Elle repose sur une unique gamme de plus de 5000 ans, elle nous vient du berceau de l’humanité, l’Ethiopie.

Pour montrer les différences entre la musique Ethiopienne primitive et le jazz, Simon Sieger avec son trombone joue un second morceau. Les élèves sont invités à faire une comparaison entre les deux morceaux. Ils mettent à profit leurs connaissances sur le jazz pour répondre aux questions du musicien. Ils savent que le jazz nous vient des Etats Unis plus précisément de la ville de Nouvelle Orléans en Louisiane au début du XX° siècle. Ils associent le jazz à la musique des noirs d’Amérique arrachés à leur pays pour être ensuite réduit à l’esclavage.

Sans faire un cours, Simon SIEGER a rappelé aux élèves que tous ces Africains déracinés, exploités dans des plantations à sucre ou de coton ont transporté avec eux leurs souvenirs et leurs souffrances. Les fameux « work songs » accompagnaient le travail dans les champs. La foi dans des dieux « païens » ainsi que les chants scandés par des rythmes interminables (ancêtres des gospels et spirituals), leur donnaient courage.
Puis les esclaves ont dû s’adapter aux langages des blancs : le Hollandais (au Nord de la côte Est), le Français (au Sud de la côte Est, en Louisiane) et l’Anglais (majoritaire ailleurs). Ils ont dû également abandonner leurs croyances pour embrasser celles des blancs : le catholicisme en Louisiane au XIX° sicle et le protestantisme partout ailleurs.
Au commencement, la rencontre des différentes ethnies sur le sol américain se déroule dans le conflit. Mais petit à petit un mélange se produit entre les noirs de différentes ethnies ainsi qu’avec des blancs.
Le jazz est un peu le résultat d’un mélange entre la musique religieuse protestante des blancs et celle des esclaves. Les noirs apprennent peu à peu à jouer des instruments de musique des blancs notamment au moment de la guerre de sécession. Les premiers enregistrements du jazz datent du début du XX° siècle et témoignent de ce métissage.

Après cette mise en appétit musicale, les élèves ont été invités à participer à un exercice d’écriture qu’on appelle « cut up ». Le « cut up » est une technique ou genre littéraire aléatoire expérimenté par l’écrivain William Burroughs qui consiste à découper à plusieurs endroits au hasard un texte pour ensuite en constituer un nouveau en le réorganisant. Cette technique de « couper », « copier » « coller » accompagné d’une réorganisation et d’une réappropriation n’est pas sans rappeler la naissance du jazz.

Les élèves pour réaliser leur « cut up » doivent choisir au CDI un livre en recopiant au hasard du livre cinq phrases en allant chaque fois à la ligne. A tour de rôle chaque élève a lu son texte.

Dans un second temps, par groupe de deux voire de trois, les élèves ont mélangé leurs textes en respectant les consignes suivantes. Leur texte doit comporter au moins quatre phrases. La première et la dernière doivent être particulièrement percutantes. A nouveau, les textes ont été lus. Certains étaient construits comme des dialogues, d’autres utilisaient davantage le genre narratif en privilégiant une ambiance policière. La mise en commun a souvent donné naissance à des textes à la fois poétiques et comiques.

Dans un troisième temps, les mêmes groupes ont été amenés à modifier leur texte. Ils avaient la possibilité de rajouter au texte trois phrases, de trouver des rimes. Ils pouvaient également rajouter un mot dans les phrases ou utiliser des onomatopées. Chaque nouveau texte a été lu avec toujours beaucoup d’enthousiasme.
Ainsi, pendant plus d’une heure, les élèves ont réorganisé des textes, se sont réappropriés des mots, des phrases, des expressions pour donner naissance à de nouveaux textes. Naturellement, ils se sont saisis de leur plume pour improviser de nouveaux textes.

La semaine de la rentrée, nous espérons qu’ils se lanceront avec le même enthousiasme dans l’exercice d’écriture intitulé : « écrire le monde ».
Pour conclure cette séance de deux heures au CDI, à la demande d’un élève, Enzo, Simon SIEGER a joué un morceau en utilisant en guise de sourdine une ventouse de plombier.

Un grand merci à Simon SIEGER pour son intervention

Aux élèves pour leur participation active

A leurs professeurs

Et à toute l’équipe de direction pour son soutien et pour l’organisation.

Voire le site de Simon Sieger
http://www.ninespirit.org/?_Simon-Sieger_