Dire les textes d'un poète de la négritude : L. S. Senghor

Dire les textes d'un poète de la négritude : L. S. Senghor

Dans le cadre de l’étude de la poésie comme « vision singulière du monde », les élèves de 3e4 et 3e5 ont lu l’oeuvre intégrale Les Ethiopiques de Léopold Sédar Senghor. Cette oeuvre épique et lyrique fait voir et entendre l’Afrique.

Voici la première strophe du poème qui ouvre le recueil :

1. L’HOMME ET LA BETE (pour trois tabalas ou tam-tams de guerre)

Je te nomme Soir ô Soir ambigu, feuille mobile je te nomme.
Et c’est l’heure des peurs primaires, surgies des entrailles d’ancêtres.
Arrière inanes faces de ténèbre à souffle et mufle maléfiques !
Arrière par la palme et l’eau, par le Diseur-des-choses-très-cachées !
Mais informe la Bête dans la boue féconde que nourrit tsétsés stégomyas
Crapauds et trigonocéphales, araignées à poison caïmans à poignards.

Dans un premier temps, les élèves ont entendu les poèmes dans la bouche du professeur, sans le texte sous les yeux afin d’être attentif aux mots et à ce qu’ils suscitent dans l’imaginaire de l’auditeur. Ce temps a permis aux élèves de rentrer dans l’univers singulier de Senghor où les mots évoquent l’Afrique, par leurs sonorités tout autant que leur sens.

Dans un deuxième temps, les élèves ont étudié en classe certains textes plus précisément afin d’en approcher les enjeux et les effets. Ces lectures de poèmes ont permis une lecture transversale, proche de la méthode de la dissertation sur oeuvre pour les élèves qui iront en seconde générale.

Enfin, le projet a donné lieu à une mise en voix, en espace et en musique des textes de Senghor. Par groupe, les élèves ont appris un extrait de poème et ont cherché à transmettre leur interprétation du texte. Les percussions les ont aidés à « faire entendre l’Afrique » selon eux et à souligner le rythme du texte. Ce projet a donné lieu à une « battle » pendant laquelle chaque classe a présenté son travail à l’autre.

Les élèves, forts de la mise en voix de textes narratifs de début d’année, ont su réinvestir leur compréhension de l’oeuvre et leurs compétences orales dans cet exercice exigeant. Le résultat les a rendus fiers d’eux. Aucun bruit dans la salle pendant les passages ; l’ambiance était au respect.
Les textes appris pourront être réinvestis lors du sujet de réflexion au brevet mais aussi au lycée où l’argumentation doit se fonder sur des citations.

Par cet article, nous, professeures de français, nous félicitons à nouveau les élèves pour leur engagement et leur performance.

Mesdames M. Byasson et C. Allingri