Sortie nature au Tholonet

Sortie nature au Tholonet

Le mardi 13 février 2024, les élèves de 6 C et de 6 D du collège Pierre Matraja ont eu la chance d’effectuer une sortie nature au Tholonet, sur le thème de l’eau en pays d’Aix-en-Provence, à l’initiative des professeurs de géographie, Mme Tonolli et M. Ribail.

Si Aix-en-Provence est réputée pour ses thermes, son approvisionnement en eau potable a posé cependant des problèmes. Dès l’époque romaine, quatre aqueducs ont été construits, dont il reste quelques vestiges au Tholonet. Pourtant, il a fallu attendre le 19 siècle pour que François Zola, le père d’Emile Zola, construise un barrage bien avant que la Société du Canal de Provence ne décide à son tour de réaliser un barrage-réservoir à Bimont pour stocker l’eau venant du Verdon.

Nos jeunes marcheurs ont tout d’abord admiré le château du Tholonet, acquis en 1646 par Alexandre de Gallifet et désormais occupé depuis 1959 par la Société du Canal de Provence. Le guide leur a montré sur différentes cartes l’itinéraire de 13,5 km avec 300 mètres de dénivelé qu’ils allaient devoir parcourir : passer devant le barrage Petite Mer, un aqueduc romain, remonter le ruisseau de la Cause jusqu’au barrage Zola et atteindre le barrage Bimont.

Les enfants ont ensuite aperçu la montagne Sainte-Victoire immortalisée dans le monde entier par le peintre aixois Paul Cézanne grâce à ses quatre-vingts tableaux où elle est représentée sous ses divers aspects.
Ils ont entendu l’histoire passionnante de la croix de Provence, se dressant au sommet de la Sainte-Victoire, qui fut construite entre 1871 et 1875 à l’initiative de l’abbé Meissonnier. Ce dernier la fit ériger pour remercier le ciel d’avoir épargné la Provence des fléaux de l’époque qui étaient alors l’épidémie de choléra et l’invasion prussienne. Elle s’élève à une hauteur de 18,25 mètres et elle surplombe la chapelle Notre-Dame de la Victoire, ainsi qu’un prieuré du 17 siècle.

Lors d’une pause, les collégiens ont pris un vif plaisir à avoir tous leurs sens en éveil : ils ont écouté émerveillés le chant mélodieux des oiseaux, ils ont froissé dans leurs mains le thym et le romarin pour s’enivrer de leurs parfums puissants et enchanteurs, ils n’ont pas hésité à goûter leurs fleurs pour apprécier leurs saveurs parfumées et ensoleillées.
Ils se sont arrêtés devant un pin entaillé huit fois dans son tronc, car au 20 siècle des « pégoliers », terme provençal, coupaient l’écorce de l’arbre pour récupérer la sève qui coulait dans un pot. On s’en servait pour assaisonner certains mets, pour fabriquer de la colle ou pour l’utiliser dans des produits chimiques.
Ils ont aussi appris que la montagne Sainte-Victoire est constituée de calcaires récifaux jurassiques (roches blanches) en position renversée et déplacés vers la droite (sud) sur des argilités rouges et des brèches continentales (barres massives) riches en fragments d’oeufs de dinosaures. Ces couches sont verticalisées et plissées lors du passage de gauche à droite (ou du nord vers le sud) de la nappe.

Ils ont contemplé le barrage Zola qui mesure 37 mètres et qui est édifié dans un cadre grandiose. Il a été construit par François Zola en 1854. Celui-ci a voulu mettre ce barrage en service pour alimenter en eau Aix-en-Provence, mais le cours d’eau qui l’alimente est déjà capté par le barrage Bimont. Il ne fonctionne pas comme le barrage jumeau qu’il avait construit ailleurs. Il n’est pas utilisé, sauf quand le barrage Bimont fait des lâchers d’eau.

Puis, ils se sont émerveillés devant le barrage Bimont. Ce dernier mesure 87 mètres de hauteur et s’étend sur 73 hectares. Il contient 14 millions de mètre cube et canalise l’eau du Verdon. Il a été mis en service en 1952. Il permet l’alimentation en eau du bassin aixois, l’irrigation, et une petite production éléctrique. Il canalise la rivière Cause. Il donne accès à des sentiers de randonnée dont l’un permet d’accéder au sommet de la Sainte-Victoire.

A midi, les élèves se sont réunis à côté du barrage Bimont où ils ont mangé et où ils se sont amusés dans la bonne humeur et la convivialité.

Après avoir traversé le barrage Bimont et éprouvé des sensations vertigineuses face à la profondeur et au vide, les marcheurs ont poursuivi sur un chemin DFCI, défense de la forêt contre les incendies. Ces chemins ont pour objet de permettre la circulation des véhicules et personnels chargés de la prévention et de la lutte contre les incendies de forêt à l’intérieur des massifs forestiers, afin d’en assurer la protection. Le long de ces sentiers plusieurs citernes sont installées, pour que les pompiers puissent s’en servir en cas d’incendie sans devoir retourner en ville afin de réapprovisionner en eau leur camion. Tout le monde a d’ailleurs gardé en mémoire l’incendie de 1989 attisé par un violent mistral qui s’est rapidement propagé de l’autre côté de la vallée de la Cause, sous le barrage de Bimont.
Au pied de l’aqueduc Doudon, le guide a continué ses explications fort enrichissantes sur les plantations de chênes truffiers, d’oliviers et autres arbres méditerranéens qui constituent une coupure agricole contre le feu.

Cette journée sportive et instructive a été véritablement appréciée par les élèves qui sont revenus heureux à Sausset-les-Pins, en ayant hâte de faire partager leur joie et leurs connaissances nouvellement acquises à leurs parents.

Les élèves du Pôle media et Mme Autran