Billet d'accueil du Principal

Billet d'accueil du Principal

Le mot du principal

L’Ecole, dit-on, est en crise ! Elle a perdu la confiance du citoyen. Sa parole n’est plus considérée comme savante. Elle est régulièrement contestée et se perd dans le flot des échanges et des rumeurs des réseaux sociaux. Les concours de recrutement des professeurs sont désertés et, sur le territoire national, au quotidien, des personnels subissent des agressions verbales voire physiques.
Certes, des éléments objectifs viennent expliquer cette perte de crédit.
Alors que le nombre de cours dans l’année d’un élève français est plus élevé que ceux des autres pays de l’Organisation de Coopération et de Développement Economique (du moins sur les emplois du temps remis aux élèves en début d’année) et que la part du PIB consacrée à l’Ecole, même si elle a diminué d’un point ces quinze dernières armées, est toujours au moins égale en France à la moyenne de celle des pays dits développés, les résultats de nos scolaires aux tests internationaux (PISA, PIRLS, TIMSS) sont médiocres.
9,5% des jeunes français rencontre des difficultés dans le domaine de la lecture lors de la Journée d’Appel de Préparation à la Défense dont 4,5% peuvent être considérés en situation d’illettrisme (cette part de jeunes en difficulté de lecture s’élève à 43,5% chez ceux qui n’ont pas dépassé le niveau collège et cette difficulté est plus marquée chez les garçons que chez les filles).
Même si la part des 25-34 ans ayant un niveau d’études supérieures a augmenté de 3 1 % à 50% de 2000 à 2021, la France possède l’un des plus faibles taux des diplômés de l’enseignement supérieur des pays du G8, alors que dans notre pays, les études supérieures sont gratuites.

Près de 100 000 jeunes sortent chaque année du système éducatif sans diplôme ou qualification et une enquête sur 210 000 jeunes âgés de 18 à 34 ans a souligné la rancœur d’une jeunesse à l’encontre d’une école jugée maltraitante, qui ne donne pas sa chance à tous.
Des organismes tels la cour des comptes, le centre d’analyse stratégique, la division de l’évaluation de la prospective et de la performance ou encore l’UNESCO, l’UNICEF et même la fondation Abbé Pierre pointent certaines insuffisances du système éducatif français.
Paradoxalement, l’Ecole française a beaucoup progressé ces dernières décennies et réussit bien mieux aujourd’hui qu’autrefois. 600 000 élèves quittaient le système éducatif sans qualification en 1980 1 Sait on que le taux d’illettrisme est bien moindre chez les plus jeunes que chez leurs aînés, que les résultats aux tests comparatifs des compétences générales des populations des pays développés placent les jeunes français à parité avec leurs homologues des autres pays alors que les résultats des tranches d’âge plus élevées placent les adultes français plus âgés en-dessous des moyennes internationales (enquête PIAAC) !
Qu’on le regrette ou pas, l’Ecole du XXIème siècle ne peut plus être organisée sur les standards du lycée créé par Napoléon. S’accrocher à ces repères est économiquement suicidaire et moralement inacceptable. Autrefois ceux qui échouaient à l’école trouvaient à s’employer. L’économie française n’avait pas besoin que l’école réussisse. 15 0/0 d’une classe d’âge instruite permettait au pays, jusqu’en 1950, de faire entendre sa voix dans le concert des nations du monde. Aujourd’hui tous les métiers requièrent une formation et des diplômes. Le Centre d’Etudes et de Recherches sur l’Emploi et les Qualifications (CEREQ) le rappelle régulièrement en montrant que l’insertion professionnelle des élèves en échec scolaire est particulièrement aléatoire et ce de manière durable. Si le diplôme ne garantit pas l’emploi, il reste le meilleur rempart contre le chômage. Si autrefois le professeur cherchait à promouvoir dans sa classe le futur normalien, il doit aujourd’hui prévenir le décrochage scolaire et veiller à ce que tous réussissent.
Le collège Font d’Aurumy s’efforce de faire réussir tous les élèves qui lui sont confiés.
Le taux de passage en seconde générale et technologique est particulièrement bon (près de 10 points au-dessus de la moyenne académique). Tous les élèves obtiennent une affectation à l’issue de la classe de troisième, 97% sur leur premier Vœu. Certains s’épanouissent dans des filières très sélectives, y compris à l’étranger. Les élèves qui font le choix de filières professionnelles montrent, après avoir quitté Font d’Aurumy, des bulletins scolaires particulièrement intéressants dans leur nouveau lycée. Le taux de réussite au Diplôme National du Brevet place le collège parmi les meilleurs des établissements privés et publics de la région PACA, même s’il convient d’être prudent sur la pertinence de cet indicateur à qualifier la qualité du travail d’un site. Le collège est volontairement engagé dans des protocoles nouveaux comme PIX et Ev@lang, dont les résultats comptent désormais sur un curriculum vitae, Au-delà de ces chiffres, nous souhaitons voir nos élèves heureux et investis dans la vie de leur établissement scolaire. Nous sommes fiers de nos éco-délégués qui ont reçus, très récemment encore, confirmation du label Etablissement en Démarche Développement durable (E3D) au niveau le plus haut de la certification. Le conseil de Vie Collégienne (C.V.C.) est actif et est source de propositions.
Les parents sont des membres de la communauté éducative. Le crédit que les parents portent au collège et le respect que le collège porte aux parents sont des éléments de la réussite scolaire des élèves. Les enfants ont besoin que parents et collège parlent de la voix la moins dissonante possible. Travaillons à améliorer l’écoute et le respect mutuel dans le cadre d’un dialogue serein et confiant.
Je souhaite très sincèrement une excellente année scolaire à tous les élèves ainsi qu’à tous les personnels du collège et je souhaite que les parents voient partir leurs enfants à l’école de manière rassurée.

Philippe Benoit-Lizon, Principal