Portraits poétiques

Portraits poétiques

Dans le cadre du cours de français, les élèves ont créé des portraits poétiques qu’ils ont mis en voix.

Voici leurs textes, accompagnés du lien qui vous permettra d’écouter leur interprétation (cliquez sur le titre).

LE CHANTEUR

Tous les jours dans ce métro
La société reste figée,
Tel un robot
Sur son téléphone fatigué…
Moi, je reste planté là, sur mes deux pieds
Je demande un peu d’attention.
En jouant avec passion, de mon accordéon
Malgré les regards effacés
Je garde espoir en cette société…

Habillé de couleur
Qui reflète mon humeur,
Mon chapeau comme ramasse pièce
Je chante avec allégresse !
Même si mon micro grésille, et que mes notes sont mal accordées,
Je joue avec gaîté !

Je demande de la convivialité
Avec de la solidarité
J’aimerais faire la fête !
Et ne plus me prendre la tête
J’aimerais que le jugement s’arrête
Et que tout le monde m’accepte.

Coralie, Lorenzo, Théo et Elsa
(Musique libre de droit)

LES TRAVAILLEURS

Les travailleurs ne font jamais d’erreurs,
Personne ne connaît leur intérieur,
Les travailleurs sont toujours à l’heure,
Même derrière les éboueurs.
Les travailleurs ne sont pas tous des menteurs
On pense qu’ils n’ont pas de cœur.
Les travailleurs ont une partie de bonheur ;
Mais aussi une partie de malheur,
Les travailleurs ont enduré des tas d’épreuves
Et du travail de dur labeur !!!

Devant le building, dans cette rue bondée,
Les travailleurs sont concentrés,
Dans leurs costards, gobelet-café,
Les travailleurs tracent sans s’arrêter !
Avec leurs visages glacés,
Les travailleurs dans leur bulle sont enfermés.
Personne ne peut les amuser,
Les travailleurs à chaque appel doivent décrocher !
Dans leur mallette que des billets,
Les travailleurs sont toujours fatigués…
Merci aux travailleurs.

Marie, Charline, Quentin et Chris 4D
(Musique libre de droit>>>https://www.auboutdufil.com/index.php ? « Night par Kosmorider »)

MORNE QUOTIDIEN

Fatiguée, stressée, usée, mortifiée, lassée, oubliée
Tel est le quotidien de sa journée.
Levers nocturnes, chagrin du matin, une couche de maquillage pour tout dissimuler.
Ses cheveux d’un brillant terni, noués en chignon.
Sous ses airs parfaits, son tailleur serré, la dépression à ses côtés…
À peine partie, faut déjà travailler,
Une mallette désuète, dernier cri dans ses mains glacées.
Son pas pressé, inarrêtable locomotive au rythme endiablé.
Trottoir habituel sous le bruit des truelles,
Couloir rectiligne sous le bruit des talons aiguilles.
Arrivée dans un bureau au parfum de café.
Société masculine pas assez féminine.
Son chef, père autoritaire.
Pareille à un enfant, elle obéit à ses parents.
Délicate pervenche face à l’indécence.
Sous un flot de larmes, le mascara s’en va.
Dossiers classés, papiers rangés, un décor parfait près à s’effondrer.
Une façade lisse sans accros qui cache bien des défauts.
Déjeuner très vite avalé, elle a déjà filé dans ses pensées.
Le travail, son seul entrain, sa joie de vivre.
Administratif rime avec nocif.
Elle trace le chemin à l’envers, le soir dans le noir de l’hiver.
Trop futile pour être choisie,
Son mari ne l’attend pas… elle n’en a toujours pas.
Dans sa tête résonne, sa vie monotone.
Elle imagine tout lâcher mais oublie vite cette idée.
Un visage d’acier, une vie délaissée,
Elle aimerait tout recommencer.
Un visage d’acier, une vie délaissée,
Elle aimerait tout recommencer…

Louna, Marion, Naïs, Paolo 4D
(Musique libre de droit >>> https://youtu.be/MncMSV20ytA?si=vQ3dhYZWC6ZBgGx2)

VOYOU MALGRÉ MOI

Le reflet dans le miroir annonce une vie sans espoir.
Les gens me voient dans les quartiers,
M’ignorent, je suis désorienté…
J’ai l’air d’un garçon dur qui fait peur aux autres,
Malgré les habits répugnants que je porte.
Ma grande taille, mes cheveux un peu longs,
Sales et mal coiffés comme un hérisson.
Mais vous savez quoi, je me fous de mon apparence,
Envers moi, on manque juste un peu de tolérance !
Alors au fond de moi la tristesse m’envahit,
Je me sens parfois au bout de ma vie…
Mais qu’est-ce que tous ces gens voient en moi ?
À cause d’eux, je ne marche plus droit !
Je vis dans un appartement, tous serrés comme des sardines,
Avec mes frères et sœurs parfois, on la met en sourdine.
J’rêve juste d’une vie banale,
Loin des obstacles qui la rendent inégale…
Moi ce que je fais de mes journées,
C’est voler, choufer, trafiquer.
Mon quartier, voyez, devient mon propre pénitencier.
Mais qu’est-ce que vous voyez en moi ?
À cause de vous je ne crois plus en moi !
Les gens ne peuvent pas comprendre ma vie à moi,
Et prennent peur dès qu’ils me voient.
Mais que vais-je devenir plus tard ?
Faudrait déjà que je tienne jusqu’à ce soir.
Je ne sais même pas quel métier
J’aimerais exercer dans ce monde vaste et plein de dangers.
Léa, Alice, Eléane et Giulian 4D

SANS DOMICILE

La société me dévisage,
Dans la rue, on me regarde avec pitié
Personne pour m’aider, m’assister…
Sur mon trottoir,
Il n’y a plus d’espoir
J’suis au bout du désespoir.

Moi, je m’apparente à un déchet,
Dans mes habits déchirés,
Souvent dépouillé, mon seul bien est mon gobelet.
Je me sens attristé, déboussolé, désespéré,
Personne dans ma vie, je reste isolé de la société.
Seule la nuit vient m’envelopper …
Dans les tourments de mes pensées.

J’ai envie d’exister dans ma société
Avec de nouvelles responsabilités.
Je voudrais vivre comme tout le monde,
Sans être jugé, sans avoir honte.
Avec simplement quelques libertés :
Celles d’avoir un foyer, de manger à volonté,
Et de m’exprimer sans avoir à me cacher.

Thaïs, Lucia, Yoan, Enzo 4D

LE TRAVAILLEUR

6h, le réveil est dur,
Je me cogne le petit orteil contre le mur
Pas le temps de prendre un café,
Je le prendrais en passant dans ses avenues bondées.

Dans la rue, je me sens dévisagé
Alors que je suis juste trop occupé.
Je dois travailler.
Tout le temps travailler, charbonner.
En costard-cravate toujours bien habillé
Eh, dites-moi c’est ça qui vous déplaît ?
C’est pour ça que je ne vous calcule pas,
Et que je suis distant et froid.
Enfin arrivé au bureau
Je me mets vite au boulot.
Je fonctionne comme un ordinateur,
Je suis toujours à l’heure.
Pour le midi, le repas pas le temps de le terminer,
Je dois vite retourner travailler.

Maintenant il est tard,
Je vois déjà la lueur du soir.
Je dois m’arrêter,
Vite rentrer,
Je veux voir mes enfants avant qu’ils n’aillent se coucher
Car demain faudra encore tout recommencer…

Jenna, Amel, Mathias, Fabio, 4D
(Musique libre de droit >>> https://youtu.be/14yxTBC_X-w?si=j4JoMx1fifelVOM2 )

EXISTENCE EFFACÉE

Aucun visage ne me regarde,
La société me dévisage.
Sur le bord du trottoir
On me voit comme une bête de foire
Je suis rempli de désespoir...
Ma vie est un cauchemar !

Dans ma somnolence je me vois si âgé et désapé,
Courbé par la vie et mon passé
Qui ne m’a en rien apporté.
Ce soir mon sang est glacé
Et ces quelques pièces de monnaie glanées
Ne vont en rien arranger !
Même pas de quoi me faire un dîner.

Je m’efface dans la crasse et la saleté
Enjoué par un petit café
Dans le tourment de mes pensées
Je vois me passé se refléter
Ma dignité c’est envolée

Mon existence tout oubliée …

Noémie, Lyna, Kélyan, Tony 4D
(Musique libre de droit >>> [FREE] Instru Rap Trap | Instrumental Rap Lourd Type Beat | 2020 )

SUR LE BITUME DE MES PENSÉES

Je suis dans la rue assis.
Je perds peu à peu mes souvenirs
Que j’avais avec ma famille :
A Noël tous réunis
Entrain de sourire
A ouvrir les cadeaux en famille...
Là où il y avait du vin, de l’eau et de beaux rideaux...

Dans la rue je suis assis
C’est là où je vis.
Je vois les gens passés,
Ils m’ont l’air bien fatigués...
Tous les passants m’ignorent
J’aimerais qu’ils me donnent de l’or.
Je suis habillé en noir
On ne me voit pas le soir.

Aucun ami pour m’aider
J’ai du mal à manger.
Je suis un humain
A qui personne ne tend la main !
Tout en disant que je suis mendiant
Je suis une personne
Qui n’a jamais vécu seule.
Ma famille a tout fait pour moi
Pourtant aujourd’hui je me retrouve sans toit.
J’étais au collège à lever le doigt
Au moins sur ma tête y’avait un toit...

Les passants me voient dans la rue
Me regardent d’un air perdu...
Dans ma vie, il n’y a pas de couleurs
Et des fois la nuit j’ai peur.
Merci à ceux qui me prêtent attention
En faisant preuve de compassion.
Voilà ça me mets un peu de baume au cœur
De voir que certains humains sont meilleurs....

Maël et Léo 4D
( Musique libre de droit >>> https://youtu.be/O8_peZzTsro )