Le vendredi 15 Janvier 2021, notre classe de 3ème B a fait la découverte de l’atelier Vis à Vis qui a mis les mots sur ce que signifie et représente le terme « sérigraphie ». Ce cours exceptionnel nous a permis la mise en relation des deux matières que nous étudions en cours : le français et les arts plastiques.
Le métier du livre
Après nous être installé en salle de classe, trois dames ce sont présentées à nous en tant qu’intervenantes : Julie Fournier, graphiste, Fumika Sato, artiste plasticienne et Delphine Poitevin, artiste. Retour ligne automatique
Madame Fournier a commencée par nous faire deviner les différents métiers du livre. Livre qui, pour être commercialisé, doit suivre plusieurs étapes. Tout d’abord, c’est l’auteur qui prend l’initiative de faire éditer son ouvrage. C’est à dire une relecture qui impliquera la validation ou non de l’ouvrage selon les attentes littéraires de l’éditeur, ce qu’elle produit, transmet. Si l’ouvrage est retenu il fera l’objet d’une correction typographique qui impliquera la pratique du « maquettage ». Le maquettage c’est toute la mise en page de l’ouvrage, la police, la taille des lettres, l’alignement (texte justifié à gauche ou à droite...). Dans l’atelier Vis à vis, ce sont les graphistes qui s’occupent de cette partie là car elles/ils travaillent sur des livres d’artistes. Ensuite, l’ouvrage est transmis à l’imprimeur où il sera imprimé puis diffusé par le diffuseur dans des bibliothèques et enfin commercialisé dans des librairies.Retour ligne automatique
La première heure s’est écoulée...
Les 3ème B à l’œuvre
Durant cette deuxième heure, nous avons pu pratiquer un certain type d’impression qui s’inspire des temps plus anciens (car tout est fait à la main) : la sérigraphie d’art, avec la supervision de Madame Sato. La sérigraphie est une technique qui consiste à appliquer de l’encre au travers d’un écran, ici en soie et tenu par une charnière, à l’aide d’une racle : celle-ci doit être orientée à quarante-cinq degrés puis maintenue tout en la faisant glisser sur l’écran. Avant cela, la feuille sur laquelle les motifs et écritures vont être imprimés doivent être placés selon les repères tracés. L’écran de soie, quant à lui, se fabrique grâce à l’enduction de l’écran avec une émulsion photosensible et insolation des images sur la table de flashage. Ces écrans reposent ensuite dans une chambre noire afin que la lumière ne puisse pas les atteindre. Sur chaque sérigraphie d’art, la couleur et le relief du papier s’intègre à l’illustration pour créer un objet unique : ces couleurs sont la contrainte principale des artistes car pour chaque couleur ajoutée, la sérigraphie devient plus coûteuse ce qui les pousse souvent à se limiter à 4 teintes. Cependant, il est possible de contrer ces limitations en créant des demi-teintes ou en superposant deux couleurs. Ce qui ne veut pas dire qu’elles ne sont pas variées : il en existe des mates, des fluorescentes, des brillantes... C’est en suivant ce schéma que nous avons nous même réalisé l’impression d’un ouvrage de Victor Horta, un architecte Belge pionnier de l’Art Nouveau. Quand nous avons regardé l’ouvrage nous nous sommes tous rendu compte de la précision et la façon rigoureuse avec laquelle il fallait procéder lors de la réalisation de l’écran en soie, d’ailleurs réutilisable plus d’une fois. Nous avons également pu observer l’élégance des illustrations et la façon méthodique dont les photographies sont imprimées : il s’agit de plusieurs petits points assemblés de manière intelligente.
Les livres d’artistes
Un petit quart d’heure a ensuite permis à madame Poitevin de nous présenter divers livres d’artistes afin que nous puissions mieux visualiser de quoi il s’agissait. L’ouvrage sur lequel nous avons travaillé appartenait à l’art nouveau caractérisé par « des ornements et des motifs floraux et végétaux » : de grandes courbes, de grandes spirales. Nous avons pu voir différents ouvrages aux styles très variés et artistiques comme celui dont les composants en relief reprenaient la forme et la typographie d’une carte indiquant sud, nord, est et ouest avec des couleurs marrons nuancées. Ou encore ces documentaires (une série de trois) reprenant la présentation de journaux. Nous avons appris que ces livres d’artistes étaient numérotés car, bien que commercialisés, ils sont très limités en terme d’édition : ils sont uniques.
La pratique de la sérigraphie nous a ainsi permis d’imager nos petites recherches qui ne nous permettaient pas de visualiser ce que ce terme représentait concrètement, mais aussi de découvrir que l’art n’a pas de limite et qu’il est, au final, présent partout. Il nous donne cette incroyable force nous permettant de faire face à la diversité.
Maé S.