Avenirs improbables - Cinq nouvelles de futurs

Avenirs improbables - Cinq nouvelles de futurs

Note de présentation

L’avenir appartient à celles qui savent l’imaginer et l’écrire !

Etant écrivain de polars et de romans de science-fiction, cela fait des années que j’anime des ateliers d’écriture dans des établissements scolaires en mettant en avant ces littératures dites « de genre », populaires et qui, je le constate encore, font désormais partie intégrante des « pop-cultures » des adolescents et adolescentes, car elles bouillonnent d’imagination, de trouvailles, de non-conformisme et de fantaisie.
Nous avions déjà travaillé avec Nicolas et l’une de ses classes l’an dernier sur des nouvelles policières ; le défi, cette année, était de proposer aux élèves de plonger dans le futur et la SF. Pas forcément un futur « crédible » ou « réaliste ». Juste imaginer une réalité alternative... Il fallait, pour cet exercice, une bonne dose d’imagination, et trouver le grain de folie qu’on a tous et toutes en soi… J’ai pris un immense plaisir à suivre la création de ces histoires et leur développement. J’ai pu observer que ces jeunes filles étaient capables de faire des trouvailles d’intrigues, de fils narratifs, d’incidents et de péripéties à rendre jaloux un auteur confirmé.
Il ne s’agit pas que d’un jeu ; je crois beaucoup à ces interventions, dans les classes, d’artistes ou d’écrivains ; cela permet de mesurer que l’imagination est fertile chez les jeunes, que leur capacité à imaginer le monde de demain est aussi créative que constructive, et finalement rassurante. J’y lis une véritable bienveillance et, malgré ce qui menace de plomber l’avenir, j’y vois beaucoup d’espoir et d’humour. Ces nouvelles peuvent être graves, drôles ; elles sont toujours originales et donnent à réfléchir.
Nous aurions du mal à mener ces ateliers sans la complicité et le soutien de professeurs tels que Nicolas, dont je remercie le dynamisme et la qualité des relations qu’il tisse à la fois avec les élèves et l’intervenant que je suis.
Je tiens à vous féliciter, toutes, pour ces écrits, pour votre intérêt et votre engagement dans l’écriture, et pour nous avoir offert une telle fenêtre vers un « ailleurs futuriste ». Car avant tout, la littérature doit rester du divertissement. Ce que vous avez réussi brillamment !

Merci ! Et je souhaite un grand succès à ce beau recueil d’histoires !

Cédric Fabre

A propos des ateliers…

Grâce au PASS CULTURE, j’ai pu mettre en place ce projet avec Le Labo des histoires et Cédric Fabre. Il est intervenu 4 séances dans ma classe de 2de Métiers de la Beauté et du Bien-être, 15 filles dont je suis le professeur de Français. Cédric a su stimuler leur imagination et leur a fait toucher ce qu’est un processus d’écriture, dans un climat de grande liberté et de travail.
Mon rôle a été ensuite de reprendre collectivement le travail de syntaxe, mais surtout de style (rapide, lent, évasif ou précis), exercice dans lequel les élèves se sont une nouvelle fois investies avec passion et pertinence.
Je remercie chaleureusement Renaud Guimbard, le professeur d’arts appliqués de la classe, qui a imaginé et créé l’illustration de couverture à partir des travaux et des idées des élèves. Et aussi à Sandrine Sabatier, la documentaliste du lycée, qui en plus de nous commander le café et les jus, a assisté les élèves qui venaient les heures de pause et de fin de journée poursuivre leurs nouvelles.

« Fille ou garçon » imagine les interrogations d’un couple dans un futur où les dieux grecs se confondent avec les intelligences artificielles. « Un monde meilleur ? » est un double dialogue entre trois amies et leurs aïeux amenés à se rencontrer après le retour d’une maladie bien connue, à la fin du 22ème siècle. « Comme chaque mois » reprend les codes de la dystopie et nous propose un monde dans lequel pauvres et riches sont radicalement séparés mais doivent partager une fois par des dîner qui promettent de multiples rebondissements. Dans « Women vs men », ce sont les femmes et les hommes qui sont séparés sur deux planètes différentes, mais une scientifique téméraire va provoquer leur rencontre. Enfin, « Je ne voulais pas faire ce documentaire » nous plonge dans un univers où les pires cauchemars que nous prépare peut-être l’Humanité s’enchainent dans une atmosphère irrespirable digne d’un film catastrophe.
Bonne lecture !

Nicolas Portier, enseignant Lettres-Histoire au lycée Leau.