Le Primed 2023

Le Primed 2023

Cette année encore nos lycéens ont participé au prix du documentaire méditerranéen en visionnant en classe les trois documentaires sélectionnés et en élaborant des critiques argumentées sur le film qui leur avait été assigné.
Les trois films du prix des jeunes de la méditerranée étaient :
"The Mind Game", de Eefje Blankevoort, Els Van Driel et Sajid Khan Nasiri (qui a d’ailleurs remporté le prix )
"La vie devant nous" de Frédéric Laffont
et "Vous (les adolescents)" de Valérie Mréjen

De septembre à décembre , les classes de 2BCTRM et 1BCTRM accompagnées par leurs professeures de lettres-histoire géographie ont pu travailler sur les thématiques citoyennes abordées par chacun des films en débattant et en argumentant. Les élèves se sont également intéressés à la construction de chacun de ces films s’initiant par là-même à l’écriture cinématographique et en particulier au documentaire, genre que peu d’entre eux ont l’habitude de visionner.
C’est à l’auditorium de l’Alcazar qu’ils se sont réunis avec des élèves d’autres établissements pour lire publiquement la critique du film "La vie devant nous" qui traite de l’immigration dans les années 60-70 lorsque la France est allée recruter des Marocains pour travailler dans les mines du Nord et de Lorraine.
Voici la critique du film "la vie devant nous " faite par la classe de 2 Bctrm.

Ce film est un documentaire intitulé la vie devant nous réalisé par Fréderic Laffont, grand reporter. Il est le résultat d’un travail laborieux d’enquête. Il est composé de témoignages d’hommes qui racontent leur arrivée, leurs conditions de travail et de vie en France, tout cela accompagné de musiques et de poèmes en langue arabe.

Ce film parle d’immigration. Dans les années 60-70, les Marocains représentaient une main d’œuvre importante, 78 000 mineurs ont travaillé en France. Ces hommes étaient engagés avec un contrat spécial de 18 mois et devaient retourner au pays après la fermeture des mines. Ces hommes devaient repartir progressivement au pays mais la plupart sont restés.

La personne qui avait la charge du recrutement était un homme nommé Felix Mora, il était en contact avec les chefs des villages du sud du Maroc. Les villageois étaient informés du recrutement et pouvaient se porter volontaires.

On peut se demander pourquoi Mora est allé si loin pour recruter ces hommes ? Les Français ne voulaient plus travailler dans les mines car le métier était trop pénible.
Les hommes recrutés au Maroc représentaient une main d’œuvre bon marché pour travailler dans les mines du Nord et de la Lorraine

La manière de recruter nous a semblé inhumaine. Le recrutement était strict et les personnes étaient traitées comme du bétail. Les recruteurs palpaient un à un ces hommes et ils les marquaient d’un tampon vert si ces derniers convenaient aux attentes ou d’un tampon rouge s’ils n’étaient pas considérés aptes à effectuer ce travail.
Je cite : « Le but recherché c’est du muscle », « il fallait être en bonne santé, avec une bonne vue, costaud mais petit pour pouvoir se faufiler dans les galeries.
On empêchait également ces hommes de pouvoir revendiquer leurs droits. Dans le film on nous explique aussi que ces mineurs marocains ne devaient pas parler français, car il ne fallait surtout pas s’intégrer » et ne pas revendiquer ses droits.
Les mineurs étaient conscients de cela mais ils n’osaient pas se plaindre de peur de perdre leur emploi.
Ces hommes étaient nombreux, certains sont même morts à la mine ou des suites de maladies causées par la poussière présente dans la mine. Parmi ces hommes, il y avait Mohamed Ben Boujema, Lahcen Azeroual ou encore Mohamed Rais. Ils nous ont livré des témoignages précis, précieux et uniques.
Aujourd’hui ces hommes expliquent à la nouvelle génération qu’ils ont été chanceux d’être venus et d’avoir vécu dans un pays comme la France. Cette nouvelle génération que l’on voit dans le film a baigné dans les récits de vies difficiles de leur père et de leur grand-père et elle a suivi un autre chemin, celui des études.