En avant, calme et droit

En avant, calme et droit

A Oraison, l’école élémentaire Léonie Étienne met le pied à l’étrier !

Deux de ses classes de cycle 3, s’appuyant sur la présence dans la commune d’un centre équestre, s’initient à l’équitation au cours de trois journées de "classe poney" chacune.

Sport ludique, pédagogique et de nature, l’équitation s’inscrit parfaitement dans les activités physiques et sportives dites « pour l’adaptation à différents environnements ». Elle favorise le respect des autres, de la vie animale et du milieu naturel. Elle transmet le goût de l’effort, de l’engagement et de la persévérance, et contribue au bien-être physique, comme psychologique, des élèves. Ce n’est pas pour rien que l’équithérapie s’est autant développée ces dernières décennies, ou que l’on fait aujourd’hui entrer les chevaux jusque dans les hôpitaux, ou les centres de détention.

Pour les élèves, c’est l’occasion d’apprendre à communiquer avec un être vivant qui, lui, ne parle pas, pèse plusieurs centaines de kilos, dans un langage mixant le geste, la posture, le déplacement de son corps et le son de la voix. Pas évident, mais terriblement gratifiant quand on y parvient, la fierté d’avoir dominé sa peur en sus.

Les journées programmées au centre équestre comprennent d’ailleurs, outre les séances à cheval, des séances de "travail à pied" : les enfants apprennent à mobiliser le corps de l’animal qui alors les suit, ils le voient se connecter à eux et leur obéir, sans aucune autre aide qu’un claquement de langue, un changement de position, ou une légère indication exercée sur la longe. Avec les temps de pansage (le brossage du poney), ces moments sont complémentaires des temps en selle, et en sont même un préambule obligé. Car une fois à cheval, ces premiers échanges sont immédiatement réinvestis : en plus d’apprendre à s’équilibrer, à trouver sa position sur le dos du poney, la confiance acquise à pied permet de rapidement, par le biais des rênes, du poids du corps, réussir à avancer, tourner ou s’arrêter.

Au centre équestre "l’Ecrin de liberté", les moniteurs, titulaires du BPJEPS, organisent les groupes et animent les ateliers en rotation. Voltige, jeux à poney, quelques éléments théoriques aussi, au terme des trois journées, tous les élèves sont quasiment autonomes à cheval, se sont essayés à trotter, ou même à galoper pour les plus hardis. Habitués aux groupes d’enfants des centres de loisirs, ces moniteurs diplômés d’état sont motivés pour élargir leur activité au public scolaire. "On sait faire", explique Hélène Marre, la gérante du centre, "on connaît la pédagogie adaptée aux débutants, aux enfants, on est ravis aujourd’hui d’accueillir les élèves sur leur temps scolaire. Certains, sans doute, ne seraient jamais venus ici sans ça !"

Le Ministère a depuis quelques années mesuré l’intérêt de cette pratique sportive, et en a ainsi balisé la pratique en mettant en place, avec la Fédération française d’équitation (FFE), le dispositif "Poney Ecole". Le principe : offrir à toute classe volontaire un baptême d’une demi-journée, dans un des 1 600 poneys clubs affiliés du pays, en fournissant aux enseignants des ressources pédagogiques et l’accompagnement nécessaire pour organiser ces sorties équestres, et éventuellement aller plus loin, vers la classe poney à part entière.

Du côté des élèves, l’expérience est une réussite : celle qui ne voulait pas s’approcher du poney se tient aujourd’hui debout sur son dos, celui qui ne jurait que par le foot veut s’inscrire au centre équestre, et en classe on ne parle plus que de ça.

Les enseignantes en profitent, et mettent du cheval dans leurs mathématiques, leur étude de la langue ou leurs sciences. "C’est vraiment un projet motivant pour tous, jusqu’aux familles, qui nous ont soutenues dès le début", soulignent-elles. "L’ambiance en classe s’en ressent, et on surfe sur cette vague positive depuis quelques semaines. Ça donne envie de la refaire l’an prochain, cette classe poney, mais peut-être dès octobre. Pour en profiter toute l’année."